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Les San Blas : les kunas sont submergés.

Les San Blas. Très rapidement ce nom évoque pour nous les îles perdus, les îles tant recherchées par nos prédécesseurs, « le bout du monde » nous disait Alain Hervé avant notre départ, « LE paradis » nous répétait Nicolas Tréheux, qui dit-on est rentré en lévitation avec un Kuna mystique, sur une des 350 îles confettis que compte cet archipel.

« Atoll les opticiens » chantait Antoine, tombé sous le charme de ces îles coralliennes, qui a tourné ici les annonces pour le célèbre opticien. La caricature parfaite des îles paradisiaques dont on rêve à Paris : déserte. Mais depuis le départ d’Alain Hervé dans les années 60,  l’archipel est en péril et paie le prix fort sa proximité folle avec le paradis.

Tout à l’air si calme, comme arrêté dans le temps. Mais les kunas, font face à des réalités beaucoup moins idylliques, se révoltent avec audace au monde moderne. Dès 1925, ils s’insurgent contre leur gouvernement qui favorisait les incursions de nouveaux colons et chercheurs d’or sur leur territoire. Les Kunas gagnent leur autonomie, le Kuna Yala hisse ses nouvelles couleurs, et préservent leur indépendance. Longtemps admirés par les ethnologues, comme Michel Perrin pour leur résistance culturelle exemplaire, et les écologistes pour leur gestion de l’environnement, il semble qu’aujourd’hui les Kunas soient submergés. Leur écosystème se désagrège.

Le Smithsonian Tropical Research Institute a démontré que le niveau de la mer a monté de 15 cm lors des 50 dernières années et que d’ici une génération l’intégralité de l’archipel pourrait être submergé. Nous y sommes. Nous actualisons nos cartes marines pourtant récentes : bancs de sables, îles, sont déjà engloutis. Personne ne sait plus les dénombrer: 365, 350, 340… Les kunas se retrouvent face à un danger : une prochaine migration forcée. Des plans d’évacuations sont en discussion avec le gouvernement panaméen pour les installer sur le continent. Mais comment pourrait-il un jour s’installer dans leur propre forêt, aujourd’hui protégée, alors qu’ils ne peuvent y abattre le moindre arbre ?

Nous prenons conscience de cette gravité, certains avec fatalité d’autres avec plus d’optimisme. Une chose est sûre, nous sommes des robinsons, des « nomades » pour Anastasia. Nous rêvons d’îles. Nos dernières avant la traversée du Pacifique. Comme Alain, Nicolas, Antoine, nous aussi nous allons les immortaliser, chacun à sa manière, chacun ses rêves d’îles.

C’est ici que coup sur coup, nos émotions feront des bons. Le départ de Titan, qui après presque deux mois a enfin réussi son projet de « Trans’ Caraïbe » ! L’arrivée d’Anastasia et son départ en femme Nomade, après deux semaines de « nomaderies » intenses.

Les robinsons : Titan, Anastasia, Karémo (Olivier & Marine, Guilhem, Philippine)  Pierre & Louise, Gaia (Adrien & Marine, Laszlot), Fuga (Dario & Marie, Moana, Oï)

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